Afin de lutter contre le gaspillage, l’État à lancé le bonus réparation le 15 décembre 2022. L’objectif est d’inciter les consommateurs à prolonger la durée d’usage de leurs équipements, plutôt que d’en acheter de nouveaux.
L’ADEME estime que les Français possèdent en moyenne 99 équipements électriques et électroniques par foyer. En moyenne le poids total de tous ces objets accumulés dans un foyer est de 2,5 tonnes, et la fabrication de ces objets émet 45 tonnes de CO2, soit l’équivalent de plus de 230 000 km en voiture.
Qu’est-ce que le bonus réparation ?
90% des pannes d’appareils électroniques sont aujourd’hui non réparées. L’objectif du bonus réparation est d’augmenter de 20% le nombre de réparations et ainsi d’allonger la durée de vie des appareils électriques et électroniques.
Le bonus réparation s’adresse aux produits qui ne sont plus sous garantie ou dont le service après-vente ne prend plus en charge la réparation. Une trentaine de catégories sont dans un premier temps concernées, puis la liste des appareils est vouée à s’étendre chaque année jusqu’en 2025.
Ce bonus est inscrit dans la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, sera sous forme de forfait compris entre 10 et 45€, calculé selon le type d’appareil à réparer et cela grâce à un fonds de 410 millions d’euros pour 6 ans et géré par les éco-organismes agrées par l’État.
Exemple de bonus : 20€ pour un appareil photo numérique ou encore 25€ pour un téléphone portable. (voir la liste des appareils concernés et les montants du bonus.)
Comment s’applique le bonus ?
Pour bénéficier du bonus réparation sur vos objets, il suffit de se rendre sur le site ecosystem.eco, pour identifier les points de réparation labellisés par “QualiRépar”, qui référence des professionnels compétents. Tous les types de réparateurs peuvent avoir ce label pour une durée de 3 ans. Le réseau professionnel devrait compter plus de 1500 réparateurs en 2023.
Le bonus réparation s’applique immédiatement pour le consommateur. Il sera déduit, de manière visible, de la facture et le professionnel sera directement remboursé par les éco-organismes.
Et si on a envie d’acheter un nouvel objet ?
Toutefois, si vous souhaitez acheter un nouvel objet, il faut alors se poser les bonnes questions. Est-ce que j’en ai juste envie ? Est-ce que j’en ai vraiment besoin ?
Quelquefois, on a envie de s’acheter quelque chose pour se faire plaisir. Mais alors même pour le plaisir, il faut identifier son besoin réel.
- Soit c’est parce que cet objet nous apportera une image, une reconnaissance sociale etc. Dans ces cas, posons-nous pour réfléchir à une autre manière de les combler.
- Cet objet est nécessaire, utile, vous n’en n’avez pas ou celui que vous aviez est irréparable ? Vous pouvez alors passer à la question suivante.
Si j’ai besoin de cet objet, de quoi ai-je besoin ?
Pour adapter son achat, il faut alors bien identifier ses besoins. Par exemple, si vous vivez seul, vous n’avez pas besoin d’avoir un réfrigérateur pour une famille nombreuse, qui consomme beaucoup d’énergie. Préférez un réfrigérateur adapté à vos besoins et à votre consommation.
Acheter neuf ou d’occasion ?
Souvent les phases de production et de fin de vie sont celles qui émettent le plus d’émissions de CO2, donc acheter d’occasion permet de réduire significativement le poids caché des objets.
La phase de production des matières premières et de fabrication des composants est celle qui pèse le plus sur la planète. En effet, plus les appareils sont complexes, et plus ils exigent des métaux rares. Par exemple, le poids équivalent carbone d’un réfrigérateur est de 343 kg.
- 154 kg de CO2 pour la phase de fabrication
- 19 kg pour l’approvisionnement
- 36 kg pour sa mise en forme
- 28 kg pour son assemblage
- 63 kg pour sa distribution
- 84 kg pour son utilisation
Et il perd 41kg de CO2 lors de sa phase de recyclage.
Toutefois certains objets comme les appareils électroménager peuvent être achetés neuf car ils consommeront moins d’énergie électrique ensuite.
Si j’achète neuf, dans quelles conditions ?
Vous pouvez faire vos achats en vous référant aux informations sur l’objet, notamment les informations sur l’optimisation des ressources utilisées, le respect de l’environnement ou encore sur le respect des réglementations des conditions de transport. De plus en plus de label vous permettent de vous guider au moment de l’achat.
Par exemple, les produits électroménagers affichent une étiquette avec un diagnostic de leur consommation (A+++ à F).
L’indice de réparabilité, mis en place récemment, permet également d’avoir une indication sur la facilité à réparer l’appareil dans les prochaines années, et de connaître le temps de disponibilité des pièces détachées.
Conclusion
Agir au quotidien pour réduire l’empreinte carbone des appareils numériques est devenu un enjeu majeur de notre société et de notre avenir. Le secteur du numérique comprend 9 milliards d’objets connectés, dont 2 milliards de téléphones portables.
Grâce au bonus réparation, l’État donne la possibilité aux particuliers d’agir et ainsi contribuer à réduire l’impact des appareils numériques.