Les récifs coralliens sont des écosystèmes majestueux mais fragiles. Le blanchissement des récifs n’est plus un phénomène inconnu et incompris. Près de 90% des coraux risquent de disparaître d’ici 2050. Seulement, si nous connaissons les causes, il nous sera possible d’agir. Après notre premier article présentant le fonctionnement des récifs coralliens, poursuivons cette série par l’analyse de quelques unes de ces causes, d’origine humaine et non humaine.
Facteurs environnementaux
Une majeure partie des coraux bâtisseurs de récifs vivent en symbiose avec une algue, la zooxanthelle. Elle fournit des glucides au corail par la réalisation de la photosynthèse. Ainsi, le corail peut croître et construire son squelette en carbonate de calcium. On dit de cette relation qu’elle est symbiotique car, en échange de ce service rendu par l’algue, le corail offre à sa zooxanthelle des nutriments essentielle à sa survie ainsi qu’un environnement protégé.
Cette relation symbiotique peut être perturbée par divers facteurs, provoquant un stress ou une fracture du corail. Entraînant ainsi une fragilisation voire une mortalité.
Les conditions météorologiques et les évènements climatiques extrêmes tels que les tempêtes, tsunamis, ouragans ou cyclones peuvent endommager les récifs coralliens de plusieurs manières :
- les pluies diluviennes peuvent abaisser de façon localisée et ponctuelle la salinité de l’eau. Un changement même minime des conditions de vie des coraux leur provoque un stress qui les fragilisent ;
- les puissantes vagues formées par la houle et le vent engendrent des dégâts direct en cassant les coraux. Particulièrement préjudiciable en eau peu profonde, jusqu’à 20 mètres.
Ceux-ci tombent et, ne pouvant se relever seuls, se retrouvent ensablés et ne peuvent plus sortir du sable pour se nourrir et effectuer de photosynthèse via la zooxanthelle. De plus, lorsqu’un corail tombe, il peut entraîner d’autres coraux dans sa chute, causant davantage de dégâts encore ; - Les eaux de ruissellement, faisant suite aux pluies torrentielles abattues sur les sols, les eaux de ruissellement se retrouvent chargées en sédiments et coulent jusqu’à la mer. Cette eau chargée atténue la luminosité, nécessaire à la photosynthèse.
Certains de ces facteurs sont néanmoins influencés par des actions d’origine humaine. En effet, les cyclones sont des évènements climatiques chroniques. Ils touchent cependant des endroits localisés, la Grande Barrière de corail australienne a par exemple connu 55 épisodes entre 1969 et 1997.
Mais, le réchauffement et l’acidification de certaines zones de l’océan ont augmenté la fréquence de ces bouleversements climatiques, rendant les coraux plus fragiles et plus vulnérables.
Facteurs d’origine anthropiques
En effet, le dérèglement climatique accélère la formation et la création d’intempéries d’une part, et de plus en plus violentes d’autres part. Tempêtes, cyclones, tremblements de terre, font partie de la vie des récifs coralliens comme nous venons de le voir.
La destruction n’est pas une fatalité pour les récifs. Certains tombent de leurs pieds et se reforment. Ceux qui tombent et ne survivent pas, feront d’excellents substrats aux nouvelles colonies.
En revanche, les catastrophes répétées et de fait, les agressions répétées empêchent les coraux de grandir et de survivre aux nombreux stress occasionnés. Des agressions d’origine humaine nous pouvons parler de la surpêche, pollution (émissions carbone de plus en plus fortes, plastique, déversements) et du tourisme de masse.
La surpêche
Les besoins dans le secteur de la pêche ne cessent de croître. Cela conduit à la surpêche de nombreuses espèces et notamment d’espèces récifales.
Comme toute action extrême, la surpêche affecte l’équilibre et l’harmonie fragile de la vie du récif.
Par exemple, pêcher abondamment les poissons herbivores nuit durablement à la vie et à la survie des coraux. Les poissons herbivores ne sont plus assez nombreux pour assurer leurs rôles : brouter l’herbe présente dans le récif. Entraînant ainsi l’augmentation d’algues proliférantes et asphyxiante sur les coraux.
En effet, selon une étude de 2017 parue dans Nature, il est démontré que dans les Caraïbes, les poissons-perroquets jouent un rôle déterminant en broutant les algues en concurrence avec les coraux. De plus, la pêche massive des populations de poissons herbivores est maintenant devenue un facteur déterminant de la croissance des algues entraînant la mort des coraux.
Pondérer la pêche est essentielle à la vie et à la survie des récifs coralliens.
Acidification de l’océan et hausse des températures
L’acidification de l’océan peut être définie par une diminution du Ph, causée principalement par l’absorption du CO2 présent dans l’atmosphère. On note dans le même temps, une augmentation considérable du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère depuis la révolution industrielle.
Comme expliqué dans l’article sur le rôle des récifs coralliens, l’océan est un formidable puits carbone. Il absorbe un quart du CO2 produit par l’humanité. Plus important que les forêts, qui sont elles, classées en deuxième position.
Pourtant, cette absorption atteint ses limites : le trop plein de CO2 absorbé provoque des modifications de la chimie des carbonates de l’océan, ce qui empêche les plantes et animaux marins de fabriquer leurs coquilles ou autres habitats calcaires. A ce titre, lutter contre les émissions carbone des sites internet permet de protéger les océans et leur éco-système, et un puit de carbone naturel majeur.
Hausse des températures
Selon une récente étude publiée le 1er février 2022 dans la revue PLOS Climate, même si les objectifs annoncés de l’accord de Paris sont respectés, les récifs coralliens sont probablement condamnés en raison du réchauffement climatique.
En effet, si l’objectif ambitieux d’une hausse moyenne de 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, toujours selon l’accord de Paris, est atteint, plus de 90% des coraux ne seront pas capables de s’adapter face aux vagues de chaleur répétées.
En outre, avec un réchauffement de +2°C, la mortalité atteindrait 100% selon l’étude publiée dans la revue PLOS Climate citée plus haut.
Tourisme de masse
Le tourisme de masse a un impact direct sur les récifs coralliens :
- amarrage sauvage des bateaux touristiques ;
- crème solaire ;
- piétinement ;
- coups de palme ;
- eau chargée en sédiments et/ou polluée du fait de la construction de nouvelles infrastructures touristiques ;
- etc.
Le site de Maya Bay en Thaïlande est désormais l’exemple le plus cité pour démontrer l’impact du tourisme de masse sur les coraux. Fermée jusqu’en 2021 pour permettre à la biodiversité de se régénérer, des associations de réhabilitation de récifs coralliens ont également joué un rôle dans la restauration des coraux. Comme par exemple, Ocean Quest Global, qui a planté plus de 20 000 coraux dans la baie pour permettre aux récifs de se renouveler plus rapidement.
Conclusion
Les causes du blanchissement des coraux ont deux origines :
- naturelles : comme les cyclones, les tempêtes et les ouragans ;
- anthropiques : l’acidification et la hausse des températures, toutes deux causées par une augmentation trop importante des émissions carbones par rapport à l’ère pré-industrielle ; le tourisme de masse, la surpêche, etc.
Les récifs coralliens, tout comme l’océan de manière générale, sont résilients, à condition qu’on leur laisse du temps. Si rien n’est fait, près de 90% des coraux risquent de disparaître d’ici 2050.
De fait, il est primordiale aujourd’hui plus que jamais, de réduire nos émissions carbone.
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Alizée M.